dimanche 14 décembre 2008

Crédo pédagogique!



Selon Wikipédia, le terme credo se définit comme suit:

"profession de foi des chrétiens (ex., le credo, des credo - pluriel sans s). Par extension depuis 1773 le terme couvre l'ensemble des principes sur lesquels une personne fonde son opinion et sa conduite. C'est aussi la voie que suit une personne au cours de sa vie, l'ensemble des règles et des moeurs qui lui permette de forger son opinion et ses choix"

Spirituellement parlant, je me définis comme agnostique. Je construit, déconstruit et reconstruit mes convictions au rythme ou elles sont remises en question. Il peut donc semblé paradoxal que je me réfère à ma culture judéo-chrétienne pour me définir. J'assume mon occidentalité.

J'apprends en étant en contact avec le savoir, forme objective et organisée de l'information qui structure la représentation du monde et auquel les gens font référence; sorte de référent généralement admis par la collectivité. J'assimile ces savoirs pour en faire des connaissances, forme subjective de ma compréhension de l'information. C'est pour cette raison que j'étaie, désétaie et réétaie mes connaissances au quotidien. Je crois dans le congnitivisme.

J'apprends aussi au contact des autres. Formellement et/ou informellement, j'apprends en assemblant, désassemblant et réassemblant les nouveaux éléments d'information, complexifiant ainsi mes connaissances. Je crois dans le socioconstructivisme.

J'apprends surtout en réseau. J'apprends grâce à mes canaux de communication. Je suis un axone en contact avec des synapses. Ma compétence et mon professionnalisme sont décuplés grâce au nombre de synapses auxquels je suis branché La quantité d'échanges que je sollicite et auxquels je réponds, ainsi que la qualité de la communication sont les fondements de ma compétence. Je me réclame donc du connectivisme.


Représentation graphique de mon réseau en ce 14 décembre 2008


Représentation graphique de mon réseau sur le microblogue Twitter 14/12/08

Pour cela, il faut que j'adhère à certaines valeurs. Voici celles que je privilégie: La liberté, l'égalité et la justice.

Pour être professionnel, je dois avoir accès au savoir et à la culture. Puisque ce sont des valeurs en principe universelles, il faut avoir les conditions pour y accéder. C'est pourquoi je préconise une certaine forme de simplicité volontaire dans l'utilisation des outils qui facilitent mon accès au savoir. C'est pour cette raison que je dénonce la propriété des logiciels. Elle ne fait qu'entraver l'accès au savoir et à la connaissance! Un logiciel, comme une idée, n'est qu'un assemblage de bits et d'octets. Comme une idée, un logiciel doit être ouvert et malléable. Il faut donc que son code source soit libre pour évoluer au rythme des innovations. Innover, ce n'est pas uniquement inventer, c'est aussi critiquer de façon constructive et s'impliquer pour apporter des améliorations. En étant ouvert, un logiciel, tout comme une idée, peut être bonifiée. Et elle sera encore plus bonifié si elle est d'accès libre à la masse des utilisateurs-concepteurs

J'adhère aussi à la philosophie du logiciel libre pour la bonne et simple raison que l'école, si elle veut être cohérente et conséquente, ne doit pas favoriser le piratage. De par l'utilisation de logiciel propriétaire, nous incitons nos élèves à pirater! Comment peuvent-ils travailler à la maison, s'ils ne disposent pas du logiciel ou s'ils n'ont pas les moyens de se les procurer? Ceci ne fait qu'encourager le piratage.

Je respecte la propriété intellectuelle, mais j'adhère surtout à la philosophie du "donner au suivant"! Je crois dans les communautés d'intérêt, de partage et de pratique. Donc, j'adopte des pratique en lien avec le Creative common qui propose la gratuité des biens et des services tout en respectant la propriété intellectuelle. De toute façon, en éducation, nous ne faisons que bonifier des idées et nous sommes bien payé pour le faire! Alors pourquoi être défrayé pour la paternité intellectuelle puisque nous somme payé pour penser. De plus, cela ne fait qu'entraver le bon fonctionnement d'un réseau.

Donc, je suis un consommacteur au sens strict où je participe par mes publications sur le Web à l'avancement des idées en pédagogie. J'adhère ainsi à la philosophie du Web 2.0 et tous ses avatars: Pédagogie 2.0, Éducation 2.0 et Apprentissage 2.0.

Je dénonce l'utilisation illicite des réseaux!

Je dénonce la cyberprédation, la cyberpornographie (de par la bestialité et la dégration qu'elle encourage), la cyberintimidation sous toutes ses formes et l'utilisation de logiciels "peer to peer" qui va à l'encontre du respect de la propriété intellectuelle et vecteur d'actes illicites et délinquants.

Ma devise: "Éduquons plutôt qu'interdire! L'interdiction est contre productive. Elle ne fait qu'accaparer l'ingéniosité pour trouver des alternatives plus souvent qu'autrement illicites et stimuler la délinquance.

Dénonçons plutôt la mauvaise utilisation des réseaux et expliquons pourquoi il faut adopter une éthique appropriée: la nétiquette!

Je suis un citoyen éclairé et respectueux de la société du savoir! J'invite donc mes concitoyens à venir me visiter sur mon espace virtuel.

Voici ma bible... Hum! mon épitre!



Mise à jour (6 janvier 2009): J'adhère aussi au manifeste d'Éducation 2.0, tel qu'énoncé par Christopher D. Sessums.

4 commentaires:

Jacques a dit…

Merci pour cette impressionante profession de foi, qui vise non seulement son auteur qui se définit "apprenant" mais aussi qui vise l'apprenant envers qui tu pratiques une profession qui te passionne -- cette passion, cette flamme spéciale que possède les éducateurs (qui ne sont pas tous dans une salle de classe ou dans une école).
Mon doux, ça fait Temps des Fêtes, écrit comme ça...!

Anonyme a dit…

Je suis toujours impressionné par ceux qui ont la candeur et l'audace d'ouvrir leur âme sur le Web. J'en ressens une grande humilité, moi qui préfère garder mes distances.

Un credo est forcément une affaire très personnelle. Il serait mal venu, par conséquent, pour quiconque de chercher à le bonifier à partir d'une opinion personnelle, considérant que dans ton cas il est le fruit d'un vaste apport social.

Je suis néanmoins abasourdi de la dernière ligne.

Martin Bérubé a dit…

Hum! C'est vrai François, je me suis laissé emporté un petit peu :-)

Et si je changeais pour épitre? J'aimerais rester dans le thème... ;o)

Anonyme a dit…

Je viens de lire ton credo et de prendre connaissance de ton blog en même temps. Belle franchise, une petite candeur frivole et un humanisme transcendant ...